Le cancer colorectal est l’un des cancers les plus fréquents en France. Il s’agit du troisième cancer le plus fréquent chez l’homme et du deuxième chez la femme, avec environ 47 000 nouveaux cas diagnostiqués chaque année. Il représente la deuxième cause de mortalité par cancer, causant près de 17 000 décès par an.
Pourtant, lorsqu’il est détecté tôt, les chances de guérison atteignent 90 %.
À l'occasion de "Mars Bleu", le mois de sensibilisation au dépistage du cancer colorectal, la CPTS Paris 17 et l’ensemble des professionnels de santé ont un rôle crucial à jouer. Les enjeux de cette mobilisation sont importants : sensibiliser les patients, les accompagner dans le dépistage et améliorer leur prise en charge.
C’est l’occasion de faire le point sur les dernières avancées de la recherche, les stratégies de dépistage et les recommandations pour optimiser le suivi des patients.
Les recherches en oncologie ont fait de grands progrès ces dernières années, et le cancer colorectal ne fait pas exception. L'immunothérapie, notamment, a ouvert de nouvelles perspectives pour les cancers présentant une instabilité des microsatellites (MSI). Des traitements comme le pembrolizumab ou le nivolumab permettent à certains patients de bénéficier de rémissions longues, voire complètes.
D'autres approches émergent, comme les thérapies ciblées. Par exemple, l'encorafenib, un inhibiteur de BRAF, est étudié pour traiter les cancers colorectaux avec mutation BRAF V600E. Ces découvertes permettent une prise en charge de plus en plus personnalisée.
Côté dépistage, des tests sanguins innovants, basés sur l’analyse de l’ADN tumoral circulant, sont en développement. Même s’ils ne sont pas encore intégrés au programme national, ils pourraient dans un avenir proche améliorer la détection précoce du cancer colorectal et compléter les outils existants.
En France, le programme de dépistage organisé s'adresse aux personnes de 50 à 74 ans et repose sur un test immunologique de recherche de sang occulte dans les selles. Il est simple, rapide et indolore, pourtant, son taux de participation peine à atteindre 35 %, bien loin des objectifs européens fixés à 45 % et de l'objectif national à 65 %.
Nous devons donc insister sur l’importance de ce test auprès de nos patients, leur expliquer son utilité et les accompagner pour lever les éventuelles craintes ou réticences. C’est à nous de lever les tabous.
En cas de test positif, une coloscopie est nécessaire pour confirmer le diagnostic. Elle permet d’identifier les lésions précancéreuses (présentes chez 30 à 40 % des personnes testées positives) et de les retirer avant qu’elles n’évoluent en cancer. C’est un levier essentiel pour réduire la mortalité liée à cette maladie.
Dans les recommandations actuelles, cet examen doit être réalisé dans les six mois suivant un test positif afin d’optimiser la prise en charge.
Certains patients doivent être suivis de plus près :
Pour ces profils, la coloscopie est recommandée de façon plus précoce et plus régulière.
Les médecins généralistes sont souvent les premiers interlocuteurs des patients. C’est à eux d’initier la discussion sur le dépistage, d’expliquer son importance et d’accompagner le patient dans la réalisation du test. Une discussion de quelques minutes en consultation double les chances qu’un patient réalise le test.
Avec l’élargissement des missions des pharmaciens et infirmiers, ces professionnels sont aussi des acteurs incontournables du dépistage. Ils peuvent informer les patients, distribuer les kits de test et même aider à leur réalisation en expliquant la marche à suivre.
Lorsque des lésions sont détectées, l’orientation vers un gastroentérologue est essentielle pour réaliser une coloscopie diagnostique. En cas de cancer avéré, le cancérologue prend le relais pour définir le meilleur protocole de traitement. Aujourd’hui, environ 70 % des cancers colorectaux sont diagnostiqués à un stade avancé, ce qui réduit les chances de guérison. D’où l’importance d’un dépistage précoce.
Pour rester informés, plusieurs formations sont accessibles aux professionnels de santé. La Haute Autorité de Santé (HAS) publie également des recommandations régulièrement mises à jour, utiles pour adapter nos pratiques.
L’Assurance Maladie et Santé publique France mettent à disposition des affiches, brochures et supports numériques pour informer les patients. En cabinet, une simple affiche dans la salle d’attente peut inciter jusqu’à 20 % des patients éligibles à demander le test.
Le cancer colorectal reste un défi, mais nous avons les moyens d’agir. Si 100 % des patients éligibles participaient au dépistage, on pourrait éviter 9 000 décès par an. En sensibilisant nos patients, en les encourageant au dépistage et en assurant un suivi rigoureux, nous pouvons réduire significativement la mortalité liée à cette maladie.
Profitons de Mars Bleu pour renforcer notre engagement et travailler ensemble pour une meilleure prévention.
Mobilisons-nous, chaque action compte !
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Le dépistage est recommandé entre 50 et 74 ans, avec un test immunologique à réaliser tous les deux ans.
Les signes peuvent inclure des troubles digestifs, une présence de sang dans les selles, une perte de poids inexpliquée ou une fatigue chronique.
Elle permet de détecter et retirer les lésions précancéreuses, réduisant ainsi le risque de développement du cancer.
Les professionnels de santé doivent sensibiliser activement leurs patients, lever les tabous sur le sujet et expliquer l'importance de l'auto-prévention.